Un drôle de ressenti
Je ne sais pas ce qu’il m’arrive.
Je pense que je prends du recul face à mon problème de BB. Peut-être la fatigue physique et morale. Puis la lassitude….
L’autre soir j’ai regardé l’émission « Baby Boom », vous savez cette émission qui nous montre l’accouchement de nanas « normalement constituées ». Cette émission qui nous fait presque rêver, nous nanas pour qui la procréation est à la limite du cauchemar. D’habitude, j’ai toujours « la l’arme à l’œil » et ce sentiment d’injustice qui me donne des palpitations cardiaques quand je regarde ces nanas….mais voilà, l’autre soir rien ne se passa, nada, pas une larme juste beaucoup de recul en me disant… « je ne serai peut-être jamais à leur place », je n’arrive plus à m’y voir , je n’arrive plus à m’imaginer avec un gros ventre, ce n’est peut-être qu’un fantasme. Je n’arrive même plus à les envier.
Que m’arrive -t’il…avez-vous déjà ressenti ça ?
Je ne pourrais peut-être jamais avoir d’enfants, c’est une réalité. Je ne veux plus me mettre la pression en me disant « tu vas y arriver bouge toi, t’as pas mal »….parce qu’au final je n’en sais rien et personne n’en sait rien.Même mon super gygy ne sait pas. Il fera son max pour qu’un jour j’y arrive mais il ne peut rien me promettre.
Malheureusement, j’ai toujours pensé que dans la vie on s’habituait à tout et même si ça fait mal, de toute façon nous n’avons pas le choix.. Le manque, l’absence, on vit et on continuera à vivre avec….
Comment faire…arrêter de vivre ???…Non - Survivre ???…peut-être ou Continuer de vivre tout simplement.
Comment font ces femmes qui n’ont pas pu avoir d’enfants ? Sont-elle quand même heureuses ? Comment ont-elle pris la chose ?….
Bref
Lors de mon dernier transfert d’embryons et à chaque début de grossesse (oui même si cela se termine en fausse couche ça reste des débuts de grossesse) je me transforme en une merde ambulante. Je deviens fébrile et j’ai l’impression de flotter dans les airs. J’ai tellement peur de le perdre que j‘arrête de vivre. J’ai la phobie des pertes marrons. Dés que je les aperçois, c’est des coups de couteau que je reçois en plein cœur. Pas de ménage, pas de courses, je reste à la maison et oui j’arrête de vivre..même quand je prenais ma douche je me demandais si la température n’était pas trop élevée car j’avais peur que ça fasse du mal à mon minuscule brybry….J’ai même arrêté de me mettre de l’autobronzant car je me demandais si c’était pas nocif pour l’embryon…et le vernis à ongles aussi !!! Faut arrêter les conneries là ! J’ai l’impression, dans ces moments-là de ne plus être moi car la peur me paralyse. Oui mais voilà, la peur n’évite pas le danger et cela ne m’a pas empêché de faire des fausses couches.
Aujourd’hui, je ne veux plus avoir ce genre de début de grossesse. Si mon embryon est de bonne qualité il tiendra c’est tout. Et à la limite si ça doit s’arrêter, je préfère me frapper une fausse couche naturelle à deux semaines (genre grosses règles) qu’un avortement naturel ou un curetage à 2 mois et demi. Le souvenir de mes débuts de grossesse c’est l’image de mini brybry à l’écho qui flotte dans mon utérus comme, sans vie….
Stop…terminé. Marre d’avoir peur. La prochaine fois je resterai moi. A part mes vieux ovaires, je suis une nana comme les autres et j’ai encore la possibilité d’avoir une grossesse normale. Bien entendu, si Gygy me dit pour une raison bien précise que je dois rester allonger au bout des 3 mois ou +…je le ferai. D’ailleurs, la dernière fois nous nous sommes mis d’accord à ce sujet. Quand il m’a annoncé qu’il n’y avait pas de battements cardiaques, je lui ai dit « Docteur, la prochaine fois je n’arrêterai pas de travailler car vous voyez même en restant à glandouiller ça ne fonctionne pas ….alors ça suffit»….il m’a répondu « Oui d’accord ma belle on fera comme ça ».
Parenthèse sur l‘amour et le soutient que mon mari me porte. Cet amour qui me permet de lutter, de tenir, de combattre…et je sais que mon gentil mari restera tant qu’il y aura de l’amour entre nous et la raison qui pourrait le pousser un jour à partir ce serait de ne plus m’aimer... Idem pour moi. Mon mari c’est un cadeau que la vie me fait. Cet homme c’est une belle personne, sensible et solide…il est tout pour moi. C’est un cœur blanc (c’est ce que dit Leïla Bekhti de son compganon dans Marie-Claire j’ai trouvé ça super joli…pour les méchants c’est cœur noir).
De me dire que je ne pourrai peut-être pas lui faire d’enfants me rend triste mais je sais que ce ne sera jamais la raison pour laquelle il pourrait un jour me quitter. On n’est tellement bien tous les deux. Mon repère…c’est lui.
Je ne m’étalerais pas ce soir sur son ex ou son fils. Car à partir d’aujourd’hui, je ne leur accorde plus d’importance. Son fils est malheureusement pour moi présent dans ma vie mais inexistant dans mon cœur. C’est la réalité. Je le supporte par amour pour mon mari et je me dois, en tant qu’épouse, de le protéger. Si on touche à mon mari, attention je montre les dents.
Mes propos peuvent choquer certaines lectrices car celles un peu fleurs bleues diront que ce n’est qu’un enfant et qu’un enfant c’est innocent. Non, désolée je ne partage pas cet avis en ce qui concerne mon histoire (voir mes post précédents).Puis je n’ai pas à me justifier. J’assume ces propos et je rappelle que c’est mon blog et que sur mon blog j’écris ce que je veux.
Une chose est sûre c’est que j’irai jusqu’au bout pour avoir ce BB car je ne veux rien regretter . J’irai même jusqu ‘en Espagne pour bénéficier d’un don d’ovocytes si il faut.
En attendant, je me prépare pour le fameux TEC. Je prends mon Provames 2mg et mon ptit sachet d’Aspégic nourrisson + acide folique, histoire de préparer un bon petit nids aux minis brybrys. Mon corps commence à s’habituer au Provames. J’ai quelque fois des maux de tête, des nausées surtout le soir et une immense fatigue (je dors mal la nuit) mais je tiens bon les filles. Prochain rendez-vous avec super gygy ce lundi . Punaise il me manque mon super gygy, ça fait presque 2 mois 1/2 que je ne l’ai pas vu c’est un exploit pour moi. J’espère que tout ira bien, que mes kystes auront disparu et que mes micros brybrys vont bien se décongeler…à suivre.
Je garde espoir (c’est ce qu’il me permet d’avancer) mais j’accepte aujourd’hui l’idée que je ne serai peut-être jamais « Maman ».
"Il ne peut pas plus exister d'illusion sans réalité que d'ombre sans objet."